Ouvert à tout porteur de projet innovant applicable à la filière parfumerie-cosmétique, le concours international « The Cosmetic Victories » s’est donné le triple objectif de détecter les jeunes pousses innovantes, soutenir leurs projets et favoriser la recherche.
Parmi 94 projets déposés, issus de 21 pays, six finalistes ont été sélectionnés pour cette 10e édition par un jury d’experts scientifiques internationaux. Leur point commun ? Proposer des avancées majeures, applicables à l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur, allant de l’utilisation des ingrédients naturels pour optimiser la performance des produits, à l’étude de l’impact de l’environnement sur le vieillissement, en passant par exemple par la compréhension de l’impact sensoriel et émotionnel du produit. Ce millésime confirme la place centrale de la science dans la cosmétique de demain, en résonance avec la thématique 2025 du salon Cosmetic 360 : l’IA au cœur de l’innovation.
Les deux lauréats – un dans chaque catégorie – seront dévoilés lors de la cérémonie de remise des prix organisée par Cosmetic Valley le mardi 20 mai 2025.
Les trois finalistes de la catégorie Innovation industrielle sont : • La société Netri (France) pour son projet « Les neurones en tant que capteurs : un moyen de digitaliser la biologie humaine » Grâce à ses plateformes NeoBento couplés à des neurones hiPSC pour innerver les cellules de la peau et l’utilisation des neurones comme biocapteur naturel d’un effet biologique, Netri a su démontrer que les signatures digitales (enregistrements de l’activité neuronale) de différents ingrédients peuvent prédire leur efficacité. En extrayant la signature digitale et en la comparant aux signatures digitales de composé de référence, il devient possible de prédire l’efficacité de n’importe quel ingrédient. • Loretta (France) pour son projet « Création d’un jumeau numérique nanométrique de la peau par AFM et IA » Leur projet vise à créer un Digital Skin Twin basé sur la nanotexture de la peau, en combinant AFM haute vitesse et IA pour une analyse ultra-précise. Porté par un partenariat entre une entreprise, une université et des dermatologues internationaux, il permettra d’exploiter un panel diversifié d’échantillons. L’objectif est de relier les caractéristiques nanométriques de la peau à sa composition chimique, pour révolutionner les études dermatologiques et cosmétiques à l’échelle mondiale. • Byome Labs (France) pour son projet « Analyse rapide du microbiome cutané et recommandation d’une routine beauté 100 % personnalisée » Byome Labs apporte une innovation qui allie microbiologie, immunologie, génie génétique et intelligence artificielle. Sa solution permet de mesurer et d’analyser le microbiome cutané en moins de trois minutes, directement en point de vente ou en cabinet. Grâce à un système de bandelettes antigéniques et une IA développée avec des dermatologues, la solution développée par la société offre aux marques cosmétiques et dermo-cosmétiques un outil puissant pour recommander des produits spécifiquement compatibles avec la peau de chaque individu. En démocratisant l’accès à l’analyse du microbiome, celle-ci favorise une approche plus précise, durable et efficace de la beauté, tout en limitant le gaspillage de produits inadaptés. |
Les trois finalistes de la catégorie Recherche académique sont : • Département des sciences agricoles – Université De Naples Federico Ii (Italie) pour son projet « Exosomes dérivés de Lactobacillus : une approche respectueuse du microbiote pour la protection antioxydante, le renforcement de la barrière cutanée et la régénération des tissus » Les exosomes, vésicules extracellulaires de taille nanométrique, sont de plus en plus utilisés en dermatologie pour leur capacité à transporter des molécules bioactives. Ce projet s’intéresse aux exosomes issues de Lactiplantibacillus plantarum, une bactérie présente sur la peau, qui démontre des propriétés antioxydantes, contribue à renforcer la barrière cutanée et favorise la régénération des tissus. Ces découvertes pourraient mener à de nouvelles solutions naturelles pour la protection et la réparation de la peau. • Université de Stanford (États-Unis) pour son projet « Comment l’activation des neurones sensoriels par l’utilisation d’un produit cosmétique module la perception ? » La perception sensorielle à la suite de l’application d’un produit est souvent rapportée en termes subjectifs. Par exemple, la sensation de « tiraillement » de la peau après l’utilisation d’un nettoyant ou de « douceur » après l’application d’une crème hydratante. L’Université de Stanford propose une approche quantitative qui associe des tests biomécaniques in vitro, une modélisation de la stimulation neuronale ainsi qu’une étude in vivo complète. L’objectif de ses travaux est de démontrer comment les changements biomécaniques cutanés suite à l’utilisation d’un produit cosmétique sont impliqués dans la perception sensorielle. • Institut de Biochimie et Génétique Cellulaires, CNRS UMR5095 (France) pour son projet « L’instabilité naturelle des protéines comme biomarqueur du vieillissement » L’équipe du CNRS explore une approche novatrice pour mesurer l’impact de l’exposome sur le vieillissement cutané. Spécialistes de la dégradation spontanée des protéines due à des réactions chimiques altérant leur structure et leur fonction, les chercheurs veulent démontrer que ce phénomène pourrait servir d’indicateur précis pour évaluer les effets de l’environnement sur la peau. L’identification de protéines spécifiques comme nouveaux biomarqueurs de vieillissement pourrait ouvrir la voie à une meilleure prévention et à des solutions cosmétiques adaptées. |