La PME g.pivaudran s’est dotée d’un équipement d’envergure pour une meilleure productivité et des process plus vertueux. Visite de la nouvelle ligne d’anodisation représentant un investissement de plus 7,5 millions d’euros.
Immense, la nouvelle ligne d’anodisation automatisée de g.pivaudran impressionne avec ses 80 cuves et 12 bains de coloration, permettant de traiter les pièces qui lui sont confiées dans un cycle continu, de bout en bout, sans que les éléments bruts et terminés se croisent.
L’anodisation est un traitement de surface qui vise à décorer une pièce en aluminium par oxydation anodique. Grâce à une succession de bains chimiques et électrolytiques, une couche uniforme et résistante d’oxyde d’aluminium – incolore ou colorée – est déposée.
Cette nouvelle ligne moderne est destinée à doubler la capacité de production de l’entreprise en remplaçant les lignes d’anodisation actuelles vieillissantes de la PME lotoise. Elle intègre les mêmes étapes de traitement que les lignes classiques mais avec des fonctions démultipliées pour une plus grande réactivité et la possibilité de s’adapter à des projets de toute envergure.
Des économies d’eau et d’énergie sont également prévues. « Nous avons multiplié sur cette nouvelle chaîne les fonctions de rinçage afin de réduire notre consommation d’eau. Aujourd’hui sur cette chaîne, quasiment toutes nos étapes de traitement sont suivies de trois rinçages (alors que nous étions limités à deux rinçages sur nos lignes d’anodisation anciennes), avec des ajouts d’eau pilotés automatiquement et réalisés uniquement lorsque cela est nécessaire. Des couvercles sur toutes les cuves chauffées limitent par ailleurs l’évaporation d’eau. Notre objectif est de produire deux fois plus à consommation d’eau égale », indique Romain Rouges, responsable atelier traitement de surface chez g.pivaudran.
Une ligne qui tient compte des aspects environnementaux
Quid de la consommation d’énergie ? Les couvercles des cuves limitent les pertes de chaleur, avec des déperditions de chaleur également réduites grâce à l’isolation des cuves. Pour porter les cuves à bonne température, des chaudières chauffent des échangeurs (qui seront alimentés en 2026 par le nouveau réseau de chaleur au bois de Souillac). Certains bains, qui doivent être chauffés à plus de 55°C, disposent de thermoplongeurs. Les sondes de niveaux pour ces bains ont été doublées.
Un procédé d’aspiration de 70 000 m3/h a aussi été mis en place et un dispositif de récupération d’énergie permet de préchauffer l’air aspiré. Des capteurs d’aspirations permettent de capter les vapeurs émises par les bains de façon optimisée.
Avec cette nouvelle ligne, les opérateurs ne manipulent plus de sacs de 25 kg de produits chimiques (non CMR – “cancérogènes et/ou mutagènes et/ou toxiques pour la reproduction”), les cuves étant majoritairement alimentées grâce aux rajouts automatisés.
« Notre investissement s’inscrit à la fois dans la stratégie de croissance de l’entreprise et dans celle de transformation RSE de l’industrie. La production encore plus vertueuse répond aux nouvelles exigences du marché de la beauté, nourries par les considérations environnementales incontournables. Il est l’investissement le plus conséquent jamais réalisé depuis la création de g.pivaudran et, en ce sens, il se veut à la hauteur des enjeux de développement écoresponsables qui incombent à notre secteur », souligne Marc Pivaudran.
En cours de qualification pour l’ensemble des références de g.pivaudran, la chaîne d’anodisation – conçue et livrée par l’entreprise espagnole Sidasa Engineering – tournera en 3×8. Deux à quatre heures de traitement seront nécessaires pour un cycle d’anodisation en fonction de l’aspect attendu. Plusieurs pièces aux “recettes” distinctes pourront être traitées en même temps.
Photo : ©AERIALstudio – Romain Daynac
Yaël Zajac