Une grande première pour les secteurs cosmétiques, parfums et nutraceutiques : en seulement neuf mois, 120 participantes et participants, issus de 26 organisations différentes (de la TPE aux grands groupes internationaux, incluant des fournisseurs, des bureaux d’études indépendants et une structure académique), dont les membres du consortium Green Impact Index, ont travaillé collectivement sous l’égide d’Afnor pour co-construire une méthodologie de calcul et d’affichage de l’impact environnemental et sociétal des produits cosmétiques, de bien-être et de santé familiale.
Eric Ducournau, CEO Groupe Pierre Fabre et président du consortium Green Impact Index, déclare : « Ce document de référence est une parfaite illustration de ce que peut produire l’intelligence collective au service du bien commun. Il permet désormais à tous les fabricants de produits finis de développer des produits éco-socio-conçus sur la base de critères communs. Je suis d’ailleurs heureux d’annoncer que la première assemblée générale constitutive du consortium Green Impact Index s’est tenue le 26 juin dernier. Une étape clé dans ce projet ambitieux et fédérateur. Nous pouvons tous agir pour diminuer l’impact environnemental et sociétal de nos organisations en procédant à une transition par les produits que nous commercialisons. »
Saskia Mamzed Decathlon Health & Care Brand Leader, ajoute : « Depuis 2009, Decathlon travaille à l’évaluation environnementale de ses produits, en utilisant pour cela les méthodes de calcul les plus avancées au niveau européen, ces méthodes d’évaluation quantitatives nous permettent un affichage environnemental sur nos produits textiles et chaussants. Pour la cosmétique nous avons choisi de rejoindre le consortium Green Impact Index afin de disposer d’une méthode pragmatique, comparable et co-construite par différents acteurs du marché aboutissant à l’évaluation environnementale quantitative et qualitative de nos produits. »
En menant activement ce travail sur la méthodologie d’affichage environnemental sous l’égide d’Afnor, le consortium Green Impact Index s’est inscrit dans une démarche volontaire dans le cadre du Pacte vert pour l’Europe (the European Green Deal) : anticiper un affichage environnemental dans les secteurs des cosmétiques, des parfums et des nutraceutiques.
À l’image du Nutriscore, grâce à une cotation graduée de A à E, la méthodologie développée permettra aux consommatrices et consommateurs de choisir leurs produits cosmétiques et de bien-être en toute connaissance de cause.
Chloé Fortin, cheffe de projet Afnor, explique : « En neuf mois de travaux, les participantes et participants ont réussi à mettre en commun leurs forces pour surmonter les difficultés à trouver des critères applicables et mesurables et ceci sur la base du consensus. Ce premier recueil méthodologique pourrait servir de contribution à l’établissement d’une future norme, si un nouvel accord plus large avec tous les acteurs du secteur est trouvé. »
Comprendre la méthodologie
Les 120 participantes et participants ont dès le début de l’aventure eu pour objectif de travailler une méthodologie qui réponde à trois objectifs :
- Fournir aux consommatrices et consommateurs une information fiable et transparente sur la quantification des impacts environnementaux (par exemple ceux du packaging, de la formulation, etc.) et sociétaux des produits (par exemple le commerce équitable, les engagements de marques, etc.),
- Fournir aux acteurs économiques un véritable levier de progrès pour l’éco-socio-conception des produits,
- Permettre la mise en œuvre de cet affichage à un coût économiquement acceptable par les entreprises de toutes tailles.
Pour cela, ils sont partis des méthodes d’affichage environnemental et sociétal existantes, comme le Green Impact Index lancé par les Laboratoires Pierre Fabre, le FlorIndex de Technicoflor, l’ecosocioconsoscore du groupe Rocher, ainsi que le PEF (Product Environnemental Footprint) développé par la Commission européenne, dans la perspective de la directive Green Claims, qui consiste à lutter contre le foisonnement de labels versant dans le greenwashing. Ils se sont également basés sur les enseignements observés lors de précédentes phases d’expérimentations d’affichage environnemental d’autres secteurs comme le Planet Score, pour comprendre la nécessité de compléter les calculs d’impact issus de l’analyse du cycle de vie (ACV) des produits.
Les partis pris dans l’élaboration de cette méthodologie ont permis de :
- Développer une approche transversale à différentes catégories de produits finis allant des cosmétiques aux produits de santé familiale,
- Élaborer une méthode adaptée à toutes les tailles d’entreprises, de la toute petite entreprise au grand groupe international et couvrant à la fois les enjeux environnementaux et sociétaux,
- Baser la méthode sur des référentiels, labels, normes et ainsi permettre aux entreprises de capitaliser sur les efforts déjà engagés, sur les labels et certifications obtenues,
- Prendre en compte les législations françaises et européennes en cours et à venir sur l’écoconception, l’économie circulaire et l’affichage environnemental,
- Co-construire une méthodologie avec tous les acteurs de la chaîne de valeur,
- Rechercher le meilleur compromis entre analyse du cycle de vie (ACV) et indicateurs environnementaux et sociaux,
- Intégrer pleinement les enjeux de biodiversité,
- Prendre en compte la spécificité des produits d’origine naturelle et bio